Dans les griffes de la culpabilité

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Je l’avoue: je me sens coupable très facilement. Et comme aime bien le dire mon mari en me taquinant: “You are guilt driven”. Au moins, comme j’en suis consciente, je travaille sur cet aspect de ma personnalité.

 

Or, dernièrement, je fus la cible d’une attaque de culpabilité hors du commun qui dura plusieurs jours.  Le souvenir d’un événement particulier, qui s’est passé il y a quelques années et que je qualifie d’assez grande erreur de ma part, faisait son apparition à l’improviste à maintes occasions dans la même journée. L’angoisse dans le creux de la poitrine, le niveau de stress qui montait et les images en boucle de mon erreur qui s’imposaient dans ma tête me tourmentaient. Heureusement, j’arrivais assez bien à chasser le tout en quelques minutes, jusqu’à la prochaine apparition quelques heures plus tard.  Cela m’inquiétait.  Je fis donc quelques recherches sur internet pour voir si ces pensées récurrentes de culpabilité pouvaient être un symptôme d’un trouble mental spécifique du genre “trouble obsessif compulsif”.  Mes recherches ne menèrent à rien de concluant.  La seule option que je croyais possible était que cette culpabilité très gênante était un symptôme de dépression.  Je ne ressentais toutefois aucun autre symptôme.  Un peu désorientée par tout ça, je commençais à envisager d’aller consulter un psychologue pour m’éclairer et m’aider à mieux gérer ce sentiment.  Mais avant de faire cela, j’ai décidé d’attendre ma prochaine visite chez mon psychiatre.  Il aurait peut-être une réponse à mon problème.  Heureusement, en attendant cette visite, il s’est avéré que ces incursions de culpabilité diminuèrent grandement jusqu’à presque disparaître.

 

Lors de mon dernier rendez-vous, j’ai donc raconté cette mésaventure à mon psychiatre.  Il prit minutieusement des notes tout le long de mon discours. Une fois terminé, je lui ai demandé s’il pouvait me fournir une explication.  Il me confirma alors que c’était bel et bien un symptôme de dépression et qu’il était très possible que je ne ressente que celui-là, les autres symptômes étant contrôlés par ma médication.  Ces “crises” de culpabilité étaient probablement un signe de légère dépression qui ne s’était pas développée grâce à la médication.

 

Je fus soulagée de cette réponse.  Je suis encore plus informée à propos de mon trouble bipolaire.  Et même si une fois de plus, j’ai réalisé la fragilité de ma santé mentale, ces moments de culpabilité m’ont forcée à continuer de pratiquer la compassion envers moi-même.  Je suis humaine, je fais des erreurs et je peux me les pardonner.

 

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