Et si nos enfants…

Ainsi va ma vie Add comments

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La vie nous joue parfois bien des tours.  Elle a le don de nous surprendre au détour de la route pour changer nos plans, modifier nos perceptions, nous faire grandir.  Depuis 10 ans, j’ai eu mon lot de « surprises » de la vie : divorce, remariage, déménagement en Ontario, poste de conseillère pédagogique, première grossesse, diagnostic de trouble bipolaire.  Tous ces événements, porteurs de profondes émotions ont eu un impact majeur dans mon existence.  Je ne suis plus la même Geneviève d’il y a 10 ans.  J’ai changé pour le mieux même si je dois vivre le reste de mes jours avec une maladie mentale.

Mais la vie avait encore quelque chose en réserve pour moi.  Il y a un peu plus de deux ans, mon mari a aussi reçu le diagnostic de trouble bipolaire suite à des variations de son humeur et à un épisode de dépression.   Cette maladie mentale étant présente dans sa famille, ce ne fut pas tant une révélation choc dans son cas.  Mais l’impact du diagnostic ne fut pas pour autant négligeable.   La phase d’acceptation pour lui fut plus longue que la mienne.  La stigmatisation rattachée à la maladie mentale l’a davantage affecté.  Aujourd’hui, il ne s’en cache plus et tout comme moi, il a à cœur de partager son histoire pour faire disparaître les tabous.

Qui aurait cru, le jour de notre mariage, que le même diagnostic nous attendait, mon mari et moi?

Mais alors que dire des risques que nos enfants reçoivent le même diagnostic?  Leur bagage génétique est évidemment prédisposé au trouble bipolaire.  N’est-ce pas un peu égoïste, voire irresponsable, de vouloir mettre au monde un enfant qui a des chances de souffrir d’une maladie mentale pour le reste de ses jours?

Notre décision d’avoir un deuxième enfant n’a pas été prise à la légère et c’est en toute connaissance de cause que suite au diagnostic de mon mari nous avons quand même fait le choix d’agrandir notre famille.  Va-t-on éviter d’avoir un enfant parce qu’on est diabétique, qu’on est prédisposé à des troubles cardiaques ou à certains cancers?  Je ne crois pas.  Le trouble bipolaire, ce n’est pas différent : ça se soigne, comme bien  d’autres maladies physiques  que l’on peut retrouver dans un bagage génétique.  En fait, qui d’autres que nous, les parents de nos enfants, sont les mieux placés pour les éduquer par rapport à cette maladie mentale et les épauler s’ils en recevaient le diagnostic?

Dans les bons comme dans les mauvais jours, dans la santé comme dans la maladie… on continue courageusement notre histoire d’amour.  Et cette histoire passionnante inclut des enfants.  Nos enfants.

 

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