Quand Dieu ne suffit pas

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Dernièrement, j’ai lu sur Facebook un énoncé qui disait : « Depression… God is the answer! »  Cela m’a  troublée.    Encore une fois, j’ai fait face à l’incompréhension rattachée à la maladie mentale.   C’est plus fort que moi : quand je lis ou entends des commentaires de la sorte, j’ai le goût de me mettre à prêcher partout l’importance de bien s’informer avant de répandre des idées de la sorte! Comprenez-moi bien. Je suis croyante et je ne suis pas en train de dire que Dieu ne peut aider quelqu’un qui vit les affres de la dépression.  J’ai moi-même senti bien des fois la main de Dieu dans mes pires moments de souffrances psychologiques.  Or, Dieu ne peut pas être la seule solution envisagée pour quelqu’un qui souffre d’une maladie mentale telle que la dépression. Même le plus fervent des chrétiens ne peut contrôler les débalancements chimiques de son propre cerveau.

 

Pourquoi considérer la dépression comme une condition guérissable par la seule intervention de Dieu? Que dire du diabète? Du cancer?  De la haute pression? D’un débalancement de la glande thyroïde?  Dirions-nous à ceux qui en souffrent de s’en remettre uniquement à Dieu pour soulager leurs symptômes? Je ne crois pas…

 

Que dirions-nous à une nouvelle mère qui ne ressent pas ou peu d’affection envers son bébé, qui pleure souvent sans raison, qui perd goût à la vie, qui ne veut ou peut quitter son lit pour entamer sa journée et qui vit de l’anxiété à longueur de journée?  Confie-toi en Dieu et ça passera? J’espère que non.  Ayant passé par là quelques mois après mon épisode de manie, je sais que mon bien-être, celui de mon enfant et de mon couple aurait alors couru un risque considérable. Les répercussions auraient pu être graves si je n’avais pas reçu de traitement médical adéquat.

 

Mon équilibre mental repose sur la petite pilule blanche que j’avale chaque soir avant de m’endormir.  Il repose également sur d’excellentes nuits de sommeil, de l’exercice régulier et une bonne gestion de mon stress.  Mais sans ma petite pilule blanche quotidienne, je ne pourrais pas fonctionner efficacement. Mon cerveau en a besoin.

 

Pourquoi traiter la maladie mentale autrement que la maladie physique? Un cerveau malade n’aurait pas droit au même soin qu’un autre organe? Un cerveau médicamenté serait-il plus tabou que toute autre condition physique soignée par des pilules? Malheureusement, je crois que oui… Pourtant, ça ne devrait pas être le cas. La dépression, ça se soigne et si les soins passent par la médication, c’est bien correct ainsi.

 

Pour ce qui est du commentaire que j’ai lu, je n’ai pu m’empêcher de garder le silence.  J’y ai répondu poliment en partageant brièvement mon point de vue et mon expérience.  On ne m’a pas répondu.  Je ne m’y attendais pas.  Cela m’a seulement fait réaliser une fois de plus à quel point le sujet de la maladie mentale peut être tabou, d’où l’importance d’en parler ouvertement pour mieux informer les gens et réduire les préjugés qui peuvent causer bien du tort.

 

Et si l’intervention de Dieu pouvait se mesurer par l’avancement des découvertes médicales qui permettent aujourd’hui de mieux soigner certaines maladies mentales? Pourquoi ne pas en bénéficier?

 

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